Comment se défaire de l’idée de séparation ? Le théâtre de La Belle Meunière repose sur la relation qu’il entretient avec la matière. Cailloux, air, fer, sable ou vase agissent et interagissent comme des partenaires de jeu, d’invention et de réflexion. La lecture de L’Inséparé. Essai sur le monde sans Autre (PUF, 2013), du philosophe Dominique Quessada, pousse Marguerite Bordat et Pierre Meunier à esquisser une expérience sensible nouvelle : celle d’explorateur·ices débarrassé·es des codes et contraintes d’un ancien modèle. Iels partent à la découverte d’une autre forme de réalité, sans hiérarchie. Comment le théâtre peut-il rendre compte du bouleversement politique et existentiel d’effacement des limites ? Quel élan commun peut surgir sur les cendres de la séparation et des crispations identitaires qui en sont un visage contemporain ? Dans cette rêverie sonore, plastique et incarnée, nos modes de pensée occidentaux, hérités de la pensée grecque, sont mis à bas au profit d’un nouveau combustible pour l’imaginaire. Tout est sur le même plan, relié et se répondant : les acteur·rices, le public, les choses, le temps, le dehors, le dedans, les mots, la pensée, la poussière dans l’air, le claquement d’une porte, la souplesse du plancher, la mort de la tragédienne, et les fauteuils rouges du théâtre
DÈS 16 ANS,
de 6 à 21 euros